55 personnes se sont vu refuser l’accès à l’avion en direction du Maroc, ce samedi midi à l’aéroport de Tours. La police est intervenue. En cause : l’absence de vaccination et de motif impérieux.
Au téléphone, depuis l’aéroport de Tours, Philippe se dit choqué. Ce samedi, avec son épouse, cet Amboisien comptait se rendre au Maroc pour “rêgler des problèmes administratifs”. Comme cinquante-cinq personnes, le couple vacciné contre le Covid-19 – “mais pas depuis 15 jours pour ma femme”- s’est vu refuser l’accès à l’avion, vers midi, malgré la présentation de tests PCR. Dans le hall, les esprits se sont échauffés, et la police est intervenue.
“Des policiers avec boucliers et casques”
“On s’est retrouvé face à une vingtaine de policiers sortis de six à sept camions et alignés face à nous pour nous empêcher d’embarquer, raconte-t-il. Ils avaient des boucliers et des casques, un monsieur a piqué une crise de nerf… Il voulait aller à un enterrement, mais comme il s’agissait de son grand-père et non de son père, cela ne constituait pas un motif impérieux… Le traitement réservé à ces passagers a été inhumain et scandaleux. ” Et le voyageur d’assurer que les conditions d’embarquement avaient mal été expliquées : ” Le dernier message de Ryan Air ne mentionnait qu’un test PCR…”
133 départs autorisés
Finalement 133 départs ont été autorisés, et 55 passagers ont bien été refusés. “Parce ce qu’ils ne pouvaient pas présenter d’une part un test PCR et de l’autre un certificat de vaccination depuis 15 jours, explique le sous-préfet de Loches, Philippe François. Comme Marrakech est en zone orange, en l’absence de vaccination, en plus du test PCR, il faut justifier d’un motif impérieux. C’est l’argument que les douaniers ont mis en oeuvre.”
Toujours selon le sous-préfet, une trentaine de personnes auraient quitté l’aéroport sans résistance. “Ils ont reconnu qu’ils avaient été mal informés”. Mais une vingtaine d’autres auraient tenté d’argumenter que dans d’autres aéroports cela se passe différemment, ou que les règles ont changé au dernier moment. Rencontrés vers 14 h, ils s’estimaient toujours dans leur bon droit.
“Trois premiers équipages de policiers en tenue classique ont d’abord été déployés. Comme un groupe réitérait sa volonté de forcer l’embarquement, d’autres en tenue d’intervention ont été dépêchés pour marquer l’impossibilité de forcer l’accès. Le volume sonore est monté, mais il n’y a pas eu d’intervention physique” termine le sous-préfet.
L’avion est parti avec trois heures de retard.
“Une femme a décidé de partir à Porto en voiture ! “
Cyprien, qui devait rejoindre sa famille, s’est également vu refuser l’accès à un avion. Pour Porto, cette fois-ci. “J’avais pourtant un certificat de vaccination européen, mais pas de test PCR, car normalement la réglementation a changé au 1er juillet.” Il n’a pas pu embarquer, même si les directives inscrites sur le site service-public.fr semble lui donner raison.
“Je ne serai pas remboursé, il paraît que c’est de ma faute…” Il précise avoir vu quelques autres personnes dans sa situation. “Une femme a décidé de partir à Porto en voiture !” Le Chambraysien est tout simplement rentré chez lui.
La préfecture assure, de son côté, ne pas avoir reçu de “refus officiel” d’embarquement pour Porto, de la part du service des douanes. “On n’a même pas pu passer la porte” se défend le voyageur.